Du rouge aux lèvres de Bouddha

24 Avr

La Nouvelle-Zélande aura été notre étape de montagnes, dans tous les sens du terme. Qu’il s’agisse donc de pimenter le tour de France ou le tour du monde, apparemment, il en faut toujours une… C’est la règle. On n’y a pas coupé. Il a fallu gravir, douter. Surtout, il a fallu descendre en bas, dans nos sombres vallées à nous. C’est comme ça la montagne. C’est pas seulement exigeant. C’est exigeant, tout le temps. Je préfère la mer. Lire la suite

6,3 sur l’échelle de nos repères

18 Avr

Je m’en veux d’en avoir voulu à l’automne. Dans ces derniers jours néo-zélandais, il démultiplie la densité des paysages, flamboyants. Tout brûle. Tout brille. Les montagnes sourient autour de Queenstown, où nous nous sommes posés à la sortie de la Milford Road. Queenstown, ville carte postale nichée au bord du lac Wakatipu, qui s’étend sur plus de 80 kilomètres. Derniers jours néo-zélandais donc, avant la grosse remontée vers Christchurch où l’on doit rendre notre carosse, notre home pas si sweet home de ce mois si particulier. C’est comme si les sous-sols agités de la Nouvelle-Zélande, ceux qui bougent, se séparent, se fissurent, étaient remontés en nous. Lire la suite

Ouvre-moi ta porte

11 Avr

« Milford Sound ». L’éthymologie, la traduction littérale, l’histoire, rien dans cette expression n’évoque le moindre rapport avec, vous savez, le petit bouchon siffleur qui sert de soupape aux cocottes-minute. Milford Sound n’est pas une sécurité de cocotte. Pas du tout. Aucun rapport. Voilà ce que j’avais très envie de dire ce matin. Lire la suite

« Viens vite ! L’éternité est faite de secondes » *

5 Avr

Quelle belle, quelle merveilleuse, quelle incroyable invention, la douche ! Une douche chaude en plus, après trois jours de transpiration, de crème solaire et de dortoirs d’Abel Tasman : pur délice. A-t-on conscience de ce luxe, chaque matin ? « On devrait », je m’ dis en savourant cette eau qui coule sur mon corps…et qui soudain se gèle. Brrr. Satanée douche à pièce. 1 dollar, 6 minutes chrono. Et l’eau, sans prévenir, qui devient glaçon. Si au moins, on pouvait mettre 30 dollars d’un coup. On pourrait rester 30 x 6… 3 heures! Et pourquoi pas un bain tant que j’y suis? Enfin, au moins, j’ai déniché un glaçon. C’est qu’on doit être sur la bonne route. Lire la suite

There’s a crack in everything. That’s how the light gets in *

30 Mar

On en est sûrs maintenant. C’est par Te Kore que tout a commencé. Et puis juste après Te Po, Rangi Nui et Papa-tuanuku se sont trouvés. De là, Tane-Mahuta, Tu matauenga, Tawhirimatea, Rongomatane et Haumia. Mais Tane a voulu allumer. Enfin si on peut appeler ça « allumer ». Peut-être il pouvait pas faire autrement. De toutes façons, je ne crois pas qu’on puisse lui en vouloir. Mais enfin je comprends toujours pas comment c’est possible, cette lumière. Lire la suite

Kiwis dans la brume

23 Mar

On est passés en automne. Une pluie lourde, grise et incessante plombe Auckland. A peine arrivés dans la capitale néo-zélandaise, on a remis nos chaussettes. Rangé le paréo tout au fond du sac. Et dégoté une nouvelle chambre « qui donne vachement envie de sortir ». Vue gratuite sur un parking à étages. Plus de bleu. Plus de fleurs. Le bitume humide en bas, qui dégouline. Un de ces soirs de voyage où l’on se demande quand même ce qu’on fait là. Six mois sur la route. On s’endort lourdement, très tôt. Un peu décousus. Fatigués. Il y a deux jours, on était encore dans le petit nid confortable que nous offraient Claude et Jacques à Tahiti. Alors pourquoi toujours courir après le monde ? Lire la suite

Empêtrés dans le bleu

10 Mar

Tiens re-voilà Tahiti ! Je l’avais rencontrée pour la première fois il y a une dizaine d’années. Deux amis, Sophie et Rémy, avaient tout plaqué pour s’installer chez « elle » quelques mois. Alors nous, leurs amis, n’avions rien plaqué pour les rejoindre quelques semaines. Encore de la fête à l’amitié. Cette fois-là, c’était servi avec sa sauce coco. Tout était nouveau, magique. Y avait tous mes potes. On était passés du parapente aux plongées irréelles avec les baleines, comme des enfants gâtés pourris, lâchés aux Mille et une nuits. Lire la suite

« Mes souvenirs deviennent ce que les vieux en font »

2 Mar

« Veux-tu que je te dise ? Le temps s’immobilise….  » C’est une fin d’après-midi dans une lumière sublime. C’est un air connu que l’on se fredonne machinalement depuis quelques jours. C’est aussi un cimetière de tombes blanches, couvertes de fleurs de frangipaniers. Un cimetière presque comme les autres. Lire la suite

Exquise esquisse, délicieuses Marquises

27 Fév

Je commençais à y croire au paradis sur terre, en quittant l’Ile de Pâques et notre pension où seul le bruit des mangues mûres qui tombent de l’arbre trouble la sieste. Rapa Nui m’a mis des hibiscus géants dans le cœur et du tiare dans les cheveux. Dans cette nature pascuane, vraie magicienne des couleurs et des parfums, on a commencé à tirer le fil de la culture polynésienne. On est arrivés complètement vierges de cette histoire. Et voilà qu’elle commence à nous habiter. Lire la suite

Allez, à poil, dans l’pot d’peinture !

20 Fév

Tapa Ti. Bon Dieu, ce nom me cogne dans la tête comme une ivresse. Tapa Ti, le plus grand festival traditionnel du Pacifique. Je sors de cette semaine folle, complètement abasourdi. On s’est, presque naturellement, laissés embarquer dans ce flot de danses ancestrales, de musiques, de défis virils et de peintures corporelles. Nous sommes sur l’île de Pâques. Oh! On est sur l’île de Pâques! Et, sans l’avoir prévu, on tombe en plein festival. On vit au rythme des Rapa Nui. On s’intègre à la fête sans que jamais ils ne nous fassent sentir que l’on est d’ailleurs. Lire la suite